mardi 30 décembre 2014

Annexes


(1) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(2) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(3) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(4) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(5) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(6) Illustration de Walter Crane en 1874.
(7) Illustration de Walter Crane en 1874.
(8) Citation dans le livre « De Blanche-Neige à Hercule 28 longs métrages d'animation des Studios Disney », Christian Renaut, page 262.
(9) Capture d'écran dans « La Belle et la Bête » de Walt Disney, 15''29.
(10) Capture d'écran dans « La Belle la Bête » de Walt Disney, 21''58.
(16) Citation du conte de « La Belle et la Bête », de Madame Le prince de Beaumont
(17) Citation du livre « De Blanche-Neige à Hercule 28 longs métrages d'animation des Studios Disney », Christian Renaut, page 263.
(18) Capture d'écran dans « La Belle et la Bête » de Walt Disney, 43''00.
(19) Citation du livre « De Blanche-Neige à Hercule 28 longs métrages d'animation des Studios Disney », Christian Renaut, page 263.
(20) Capture d'écran dans « La Belle et la Bête » de Walt Disney, 23''46.
(21) Capture d'écran dans « La Belle et la Bête » de Walt Disney, 24''18.
(22) Citation de « La Belle et la Bête », Walt Disney.
(23) Citation du livre « Il était une fois... les contes de fées », Olivier Piffault, page 390.
(24) Capture d'écran dans « La Belle et la Bête » de Walt Disney, 29''14.
(25) Citation de « La Belle et la Bête » de Walt Disney.
 
 
 

 

Bibliographie


Pour le thème du conte :
  • Morphologie du conte, Vladimir JA. PROPP, Seuil, 1970 (version française), 384 pages.
  • Il était une fois... les contes de fées, Olivier Piffault, Seuil, 2001, 573 pages.
 
Pour le thème de Walt Disney :
  • Pourquoi votre enfant est fan de Disney, Edwige Antier, Hachette, 1998, 96 pages.
 
Pour le thème de « La Belle et la Bête »
  • De Blanche-Neige à Hercule 28 longs métrages d'animation des Studios Disney, Christian Renaut, Dreamland, 1997, 256 pages.
  • Site Actucine dans la rubrique « people » : http://www.actucine.com/stars/les-acteurs-qui-ont-inspires-les-personnages-disney-cultes-75824.html

Conclusion


L'histoire se termine sur une scène où tout le monde est réunit dans le château de la Bête, avec les deux héros en train de danser au milieu de la salle de bal. Leur histoire d'amour est mis en avant par le mariage qui a lieu. La phrase classique des contes qui est « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. » est présente bien qu'elle soit déformée. En effet, un des objets animés, une tasse appelé Zip, dit à sa mère, la teillière : « Tu crois qu'ils auront beaucoup beaucoup d'enfants maman ? », à laquelle elle répond : « Bien sur mon chéri, bien sur. ». (25)
La morale de cette histoire porte sur l'apparence trompeuse que peut avoir une personne et à laquelle il ne faut pas se fier. En effet, une personne peut avoir un grand cœur et ne pas avoir un physique avantageux, il faut réussir à voir au-delà des apparences.

III. La transformation de la Bête


A. La Bête, de méchante à gentille

Le graphisme guide les sentiments de l'enfant à deviner où est le bien et le mal ; nous pouvons dire que la Bête a un aspect plus répugnant que malveillant. Malgré ses expressions féroces et son corps imposant, ses traits sont davantage balourds. Ce personnage paraît pataud. Il n'a pas la finesse agile et anguleuse des vrais méchants. Les dessinateurs ont du joué sur les expressions du visage de la Bête pour lui attirer la sympathie des spectateurs, par exemple à l'aide de ses grands yeux bleus.

(20)
Sur cette image, nous pouvons remarquer le premier signe de sympathie de la part de la Bête. Elle est désolé de ne pas avoir laissé le temps à Belle de dire au revoir à son père. Elle éprouve des remords, ce que n'éprouve pas un véritable méchant.

(21)
L'expression de la Bête montre qu'elle éprouve une nouvelle fois des ressentiments envers Belle lorsqu'elle la voit pleurer.
Mais le changement radical du personnage de la Bête se trouve au milieu du film. La Bête accomplit son premier acte héroïque lorsqu'il sauve la vie de Belle, attaqué par une meute de loups. Cette scène est décisive dans son comportement. Elle attire de plus en plus la compassion de la part des spectateurs, et non plus de la crainte, parce qu'elle est malheureuse d'être prisonnière de ce corps hideux. Le personnage se rend ensuite compte qu'il éprouve quelque chose pour Belle. Il fait à la fois des efforts vestimentaires mais aussi des efforts concernant son comportement. Il souhaite alors lui être agréable et se faire apprécier, en lui faisant une surprise ; il lui offre une gigantesque bibliothèque, sachant que sa passion est la lecture. Il essaie ensuite de se discipliner et de devenir quelqu'un de civilisé. Il accorde même à Belle le plaisir de revoir son père à travers son miroir et lorqu'elle voit Maurice mourant, la Bête lui rend sa liberté, bien que la rose est sur le point de faner. Son amour pour Belle le pousse à agir de cette façon, c'est ce qui lui permet de devenir quelqu'un de bien. Il est si malheureux de l'avoir perdu qu'il se laisse tuer par Gaston. Il n'a pas le comportement violent d'un monstre. Il décide ensuite de se défendre et pourrait le tuer s'il le voulait mais n'en a aucune envie lorsqu'il voit la pitié de Gaston dans ses yeux. Il le laisse partir. Le fait que la Bête ne tue pas Gaston constitue un élément essentiel dans le fait que la Bête est bel et bien l'un des héros de l'histoire. A la fin des films de Walt Disney, les méchants sont toujours punis. Mais si la façon de le punir est de mourir, il n'est jamais tué par le héros. Il est éliminé par des éléments extérieurs. Ici, Gaston glisse des murs du château à cause de la pluie et tombe dans le vide. Le méchant disparaît à l'issue de l'action qu'il a lui-même dirigée. Cette accentuation permet aux enfants de voir une grande différence entre le bien et le mal et qu'ils ne soient pas confus.
 
B. La quête du héros
Dans un conte, tout héros est en quête d'un objet de valeur.
  1. L'importance des fées dans les contes
Une fée est le personnage essentiel dans les contes, c'est pourquoi le nom de contes de fées a été donné. Elles sont souvent symbolisées par un objet particulier : la baguette. Sur les vitraux qui défilent au début de l'histoire, nous pouvons voir qu'elle en tient une dans une main et que grâce à elle, elle peut donner un châtiment au prince. Elles sont parfois de bonnes fées ou d'autres fois maléfiques, mais elles ne reviennent jamais sur les sorts qu'elles ont décrétés. Dans le film de Walt Disney, la fée n'est pas présente physiquement. Excepté sur les vitraux où nous pouvons apercevoir son apparence, elle ne fait pas irruption durant l'histoire. Au contraire, dans le contre de Le prince de Beaumont, elle est présente à la fin de l'histoire lorsqu'elle métamorphose la Bête en prince. Elle décide de punir les sœurs de Belle pour leurs agissements envers elle en les transformant en statue de pierre. Mais encore une fois, elle laisse une chance de aux sœurs de se repentir à condition qu'elles reconnaissent leur faute. En effet, que ce soit dans le conte ou dans le film, la fée a puni le prince de ses mauvais agissements tout en lui laissant une chance de se repentir. C'est ce qui est appelé la mise à l'épreuve.
  1. La mise à l'épreuve
Les contes de fées mettent en scène un héros soumis à des épreuves qui constituent l'intrigue. Dans l'histoire de La Belle et la Bête, le prince est changé en « bête monstrueuse » (22) et un sort est jeté sur le château ainsi que sur tous ses occupants. Sa seule façon d'inverser ce sort est de trouver une femme à aimer et qui l'aimera, avant son 21ème anniversaire. La femme constitue alors l'objet de valeur de la Bête. La rose, l'objet symbolique de cette histoire, est présente pour matérialiser le temps qu'il reste à la Bête, avant son 21ème anniversaire. Elle fane au fil des années qui passent et lorsque toutes les pétales seront tombées, il restera coincé dans le corps d'une bête.
Les principaux moteurs des actions des héros sont la peur de la mort et la recherche de l'amour. L'amour n'est atteint qu'après de multiples épreuves. L'obstacle de cette histoire n'est pas d'ordre sociale mais d'ordre physique ; la Bête ne peut obtenir la main d'une femme avec l'apparence qu'il a, mais s'il ne le fait pas, il ne pourra pas retrouver une apparence humaine. Concernant la mort, le sujet n'intervient qu'au moment du dénouement de l'histoire, lorsque Gaston tente de tuer la Bête et que Belle le croit mort. Les Walt Disney sont fondés sur le fait que les héros finissent toujours par être récompensés. En effet, dans cette histoire, Belle tombera amoureuse de la Bête, ce qui métamorphose à nouveau la Bête en jeune prince.
  1. Les thèmes de l'amour et du mariage
La plupart des contes merveilleux mettent en avant le thème de la famille. Elle est présente sous différentes formes, elle peut se construire, se modifier ou se défaire, jusqu'à obtenir une nouvelle organisation à la fin du récit. Dans l'histoire de La Belle et la Bête, la seule famille présente au début de l'histoire est celle de Belle, constituée d'elle-même et de son père. D'ailleurs, Gaston se sert de cet élément pour atteindre Belle et qu'elle accepte de se marier avec lui. Cependant, elle apparaît sous la nouvelle forme d'une construction puisque la fin de cette histoire est une « happy-end » maritale avec l'acquisition immédiate d'un royaume. L'histoire de La Belle et la Bête rentre alors dans un schéma particulier : « les conquérants ou les fondateurs de famille » (23). C'est l'un des schéma les plus courants dans le conte merveilleux. Ici, la Bête qui est le héros, que l'on a découvert adolescent, est passé par un certain nombre d'aventures ou d'épreuves, et, à la fin, il a gagné la main de Belle, qui devient ensuite sa princesse.
La présence des thèmes de la famille, du mariage et de l'amour est bien présente dans beaucoup de contes et dans chaque film de Walt Disney. Ils servent à transmettre aux enfants des aspects de la vie qu'ils ne connaissent pas encore. Ces histoires sont des véritables exemples de la vie de famille, ainsi que la découverte de la sexualité et du passage de la puberté au stade pré-adulte. En effet, dans cette histoire, la Bête est la figure de la sexualité terrifiante et du tabou qu'elle représente pour l'enfant. C'est donc l'acception de la sexualité comme étant normale. Plus généralement, ces thèmes reflètent l'existence humaine et son rapport au temps, par la mise en scène de la vieillesse et de la succession des générations.

C. Les schémas narratifs canoniques

Plusieurs schémas narratifs canoniques se dessinent clairement au fur et à mesure de l'histoire. Se créent alors un enchâssement de ces schémas. Pour commencer, le père de Belle, un premier actant, s'introduit chez la Bête, un deuxième actant, ce qui constitue l'action principale du premier schéma. Maurice est alors le destinataire sujet. Ce qui le pousse à rentrer dans le château est la meute de loups qui est à ses trousses, ainsi que le fait qu'il soit perdu. La Bête décide alors de le sanctionner négativement en l'enfermant dans son cachot. Elle se constitue comme étant le destinateur judicateur. Cependant, Belle, le troisième actant, décide de prendre la place de Maurice afin de pouvoir lui offrir la liberté. Cette sanction devient alors une action dans un nouveau schéma, dont le destinataire sujet est Belle. La sanction qui en découle est positive ; Belle et la Bête tombent amoureux. Cette sanction, se transformant en une nouvelle action, donne lieu à la métamorphose de la Bête en le jeune prince qu'il était avant. La Bête est donc le destinataire de ce nouveau schéma. Le sort est donc annulé selon les indications de la fée ; la Bête devait trouver une femme qui l'aimerait pour ce qu'il est, outre passant son apparence et l'aimer en retour. La fée est donc le destinateur judicateur puisque c'est elle qui avait jeté le sort.
Ces trois schémas montrent les épreuves par lesquels est passé la Bête pour arriver à l'obtention de son objet de valeur : Belle.
 
D. La métamorphose de la Bête

Suite à l'affrontement entre la Bête et Gaston, Belle voit son prince mourir sous ses yeux et finit par lui dire qu'elle l'aime. Au même moment, la dernière pétale de la rose tombe. Des lumières de toutes les couleurs jaillissent du ciel autour de Belle et la Bête. Il est comme soulevé dans l'air et sa transformation physique a lieu ; il retrouve sa véritable apparence humaine.

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La sort a donc été annulé puisque le héros, la Bête, a réussi à obtenir son objet de valeur, Belle. Celle-ci le reconnaît uniquement grâce à ses grands yeux bleus. Dès lors qu'ils s'embrassent, le sort concernant le château et les serviteurs du prince reprennent leur véritable apparence.

II. Le rôle méchant attribué à la Bête


A. Création de la personnalité de la Bête

Dans le conte de Le prince de Beaumont, la Bête est considérée comme bienveillante : « il n'y a ici de maîtresse que vous. Vous n'avez qu'à me dire de m'en aller, si je vous ennuie ; je sortirai tout de suite » (16). Dans le film de Disney, adapté à ce conte, la Bête semble être constamment en colère et triste. Ils lui ont donné un caractère plus primitif afin de montrer le côté animal sauvage de ce personnage. Ils ont tout de même dû lui donner un aspect plus humain pour qu'il soit imaginable que le personnage de Belle en tombe amoureuse.
D'après Glen Keane, c'est la personnalité de la Bête qui est le plus important et non son physique. Il doit être trois bêtes à la fois ; « un animal féroce qui court à quatre pattes et se bat contre les loups, un personnage comique qui essaie maladroitement de dominer son mauvais caractère (j'ai pensé à Jackie Gleason) et finalement un bête sensible, capable de sentiments profonds, une sorte d'Elephant Man qu'il fallait dépeindre avec délicatesse » (17).
 
B. La méchanceté de la Bête à travers ses actions

Aux yeux des spectateurs, ce personnage est tout d'abord perçu comme étant un méchant à cause de ses actions. Dès le début de l'histoire, il est présenté comme un prince égoïste, capricieux et insensible. Il a ensuite un comportement souvent mauvais dans la première moitié du film. Pour commencer, il se montre féroce face au père de Belle, Maurice, qui s'est introduit dans son château alors qu'il était perdu dans la forêt. Il décide de le séquestrer dans son cachot. Puis lorsque Belle supplie la Bête de laisser son père partir, il refuse jusqu'à ce qu'elle décide de prendre sa place comme prisonnière. Aussi, nous pouvons voir qu'il traite ses serviteurs, transformés en objets animés, avec peu de respect et que ceux-ci le craignent. La Bête fait preuve d'un comportement odieux, notamment parce qu'il n'arrive pas à se maîtriser et qu'il a de subites colères lorsqu'un sujet le fâche. Cette image montre les dégâts qu'a fait la Bête dans une partie de son château lorsqu'il a été transformé en monstre.
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Aussi, quand Belle franchit cette partie qui est l'aide ouest du château où il lui a été défendu d'entrer, la Bête ne peut pas s'empêcher de tout détruire, allant même jusqu'à la menacer.
Un héros a un comportement opposé à celui de la Bête ; il est agréable, serviable et irréprochable. Ce personnage ressemble davantage aux méchants des autres Walt Disney. Il ressemble aux personnages destructeurs tels que Maléfique dans « La Belle au bois dormant » puisqu'elle n'a aucune raison de s'en prendre particulièrement à Aurore, ou le personnage de Frollo dans « Le Bossu de Notre-Dame » qui n'a aucune raison d'être méchant, si ce n'est le plaisir de détruire un peuple. La Bête n'a elle non plus aucune raison d'être mauvaise, étant un prince, et sa seule raison de l'être lorsqu'elle se transforme en monstre, est de vouloir se venger de sa misérable vie. Ce type de méchants véhiculent le message selon lequel la méchanceté est purement gratuite.
 
C. Le véritable méchant de l'histoire : Gaston
 
Gaston apparaît dans le film en tuant un oiseau avec son acolyte, nommé Le Fou. Cette action le définit dès le début. Il est en effet le vrai méchant de cette histoire. Ce personnage a été rajouté par rapport au conte de Le prince de Beaumont. Walt Disney le qualifie d'« un méchant d'un nouveau genre » (19). Il a été un véritable challenge pour les producteurs. Au début, il a été traité comme un personnage comique mais ils ont décidé de le prendre plus au sérieux afin de renforcer la crédibilité de sa menace. Graphiquement, sa création, faite par Andreas Deja, a été plus compliqué que pour les méchants habituels de Disney. Il fallait quelqu'un de beau et de respectable et en même temps de mauvais et de haïssable. Le méchant de l'histoire a donc pour une fois un physique avantageux, ce qui est rare dans les films de Walt Disney.
Gaston est amoureux de Belle dès le début de l'histoire et veut l'épouser à tout prix. Il met en avant le rôle de la sexualité dans les pulsions qui animent les méchants. Il apparaît comme un beau garçon mais suffisant. Mais le dessin de Gaston change au fil de l'histoire ; son visage se creuse et sa mâchoire devient plus carrée. Il se virilise de plus en plus à cause de son désir de posséder Belle. C'est donc la pulsion sexuelle et l'amour-propre qui le transforment en véritable méchant. Ce personnage fait parti du types des méchants cupides. Ils ont un but, un objectif ; il les pousse à agir de façon machiavélique car ils veulent arriver à leur fin. Ce n'est pas par haine qu'ils sont méchants. Leur principale motivation est donc le pouvoir et leurs préoccupations sont souvent vénales. Les films de Walt Disney montre que la méchanceté ne conduit qu'à l'échec et que l'attitude déloyale ne peut pas être adoptée.
Gaston est prêt à tout pour épouser Belle. Il commence par la demander en mariage mais quand il comprend qu'il n'arrivera pas à la faire changer d'avis, il décide de l'y forcer. Il soudoie alors le directeur de l'asile grâce à de l'argent et lui demande en échange de faire interner le père de Belle, pensant qu'il pourra faire du chantage à Belle. Lorsque Gaston semble voir que sa bien-aimée a des sentiments pour la Bête, il s'empresse de terroriser le village afin que tout le monde aille confronter cette bête. Il agit constamment en fonction de son propre intérêt. Et pour que Belle et son père ne préviennent pas la Bête de ce qui l'attend, il les enferme chez eux. Il crit « La Belle est à moi ! » avant d'envahier le château de la Bête, ce qui montre qu'il veut seulement la posséder. Il n'a aucun scrupule à tirer une flèche dans le dos de son adversaire, qui n'a pas l'intention de se battre. Son rire est diabolique quand il est proche de son but. Un long affrontement a lieu et lorsque la Bête a le dessus mais décide de le laisser partir, il le poignarde dans le dos. Gaston n'a aucun remords dans chacune de ses mauvaises actions.
 
D. L'importance des méchants dans les Walt Disney
 
Les méchants créent l'action ; en effet, si le héros est mis en valeur, c'est essentiellement grâce aux méchants qui lui tendent des pièges. Le méchant crée l'action et le héros réagit. Un personnage principal acquiert son statut de héros seulement lorsqu'il a traversé toutes les épreuves dont il doit triompher.
Les méchants peuvent commettre toutes sortes d'atrocités sans avoir le moindre remords. Ils peuvent aller jusqu'à faire souffrir leur complice sans avoir aucun état d'âme. C'est ce qui les caractérise.
Les enfants font facilement la différence entre les gentils et les méchants dans les films de Walt Disney. En effet, ils sont souvent très typés pour qu'il puisse les reconnaître, que ce soit physiquement ou moralement. L'enfant arrive donc facilement à savoir sans ambiguïté où sont le bien et le mal. Ainsi, Walt Disney lui permet de s'identifier au bon, grâce à l'image, à la musique et aux dialogues. Plus les pièges que le méchant tend semble insurmontables, plus la leçon est claire pour l'enfant ; seuls l'effort, l'intelligence et le courage permettent de dominer les monstres obscurs.

I. Le physique de la Bête


A. Présentation de l'histoire

Le film Walt Disney de la Belle et la Bête démarre par une vue lointaine sur un château entouré d'une forêt. C'est une voix off qui débute l'histoire en mettant en place la situation initiale. Il commence par dire « Il était une fois... » (1) ; c'est la phrase classique d'un début de conte. Elle renvoie à un passé ancien non défini et à l'univers du merveilleux. L'espace temps est seulement indiqué par « Il était une fois dans un pays lointain un jeune prince qui vivait dans un somptueux château. » et « la ville » (2), ce qui est caractéristique des contes de fées car ils n'indiquent jamais l'époque, ni le pays où se déroule l'histoire. Le temps est inexistant. Le fait de se placer d'emblée hors du temps et de l'espace a pour effet de plonger immédiatement le lecteur dans l'univers du merveilleux. C'est une manière de rassurer l'enfant en lui faisant comprendre que toutes les créatures effrayantes n'appartiennent ni à son époque, ni à son pays et donc qu'il n'a pas à les craindre.
Tout en racontant les circonstances du début du film, de nombreux vitaux défilent comme des images pour illustrer ce que la voix off dit.
Les circonstances racontent qu'un prince, égoïste et insensible, refuse d'aider une mendiante, en lui offrant un abri contre le froid, en échange d'une rose parce qu'il est saisi « d'une répulsion face à sa maudite apparence » (3). La morale de l'histoire se pose dès le début du film lorsque la voix off rapporte les paroles de la mendiante « Elle tenta de lui faire entendre qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences et que la vraie beauté venait du cœur. » (4). Mais ne réussissant pas à raisonner le prince, la mendiante se transforme en « créature enchanteresse » (5). Nous pouvons voir que son physique change radicalement.
B. Description du physique de la Bête
  1. Création du physique de la Bête
Dans le conte de Le prince de Beaumont, la Bête n'est pas beaucoup décrite physiquement. Les seuls descriptions présentes sont « une bête si horrible, qu'il fut tout prêt de s'évanouir », « cette horrible figure ». Seules quelques illustrations de la Bête ont été faite en 1874 par Walter Crane pour ce conte.
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Dans la film de Walt Disney, Glen Keane a créé le personnage de la Bête. La tâche n'a pas été facile puisqu'il voulait que le dessin montre son côté humain avec un cœur, une certaine chaleur et sa capacité à aimer pour qu'il soit possible qu'une fille comme Belle puisse en tomber amoureuse. Il voulait qu'il soit une créature de notre terre, mais qui ressemble à quelque chose que nous n'avions jamais vu. Son inspiration provient du zoo de Londres, en Angleterre où il a décidé de prendre des petits bouts de plusieurs animaux pour ensuite les rassembler. Il a d'abord commencé par s'inspirer d'un mandrill, un singe au faciès coloré. Puis, un gorille et un bison du zoo de Los Angeles l'ont aidé à compléter le physique du personnage. Concernant le corps, il a imité celui de l'ours, « vaguement identique à celui de la scène de combat, à la fin de Rox et Rouky », dit-il (8).
  1. Caractéristiques physiques des méchants de Walt Disney
Tout au long du film, la Bête est partagé entre un côté humain et un côté animal sauvage. Cela se perçoit à travers son physique.
Lors de sa première apparition dans la film, il est montré à quatre pattes avec une expression féroce au visage, ce qui permet aux enfants d'identifier immédiatement qu'il est méchant.

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Sur ces images, le personnage de la Bête apparaît dans l'obscurité, afin qu'elle ne soit pas bien vu de Belle et de son père. Elles font parties du début de l'histoire. Le noir est la couleur dominante des méchants, ce qui accentue cet aspect chez la Bête. Les méchants vivent dans les ténèbres et reclus, tout comme la Bête dans son château.
Aussi, la voix est une caractéristique importante pour déterminer où se trouve le mal. Elles sont souvent sombres, caverneuses et enrouées, contrairement aux voix claires et fluettes des héros.
Tout au long du film, ce personnage est vêtu d'une longue cape rouge, sans autre habit sur son torse, et d'un caleçon noir gris. Après que la Bête ait sauvé Belle de la meute de loups, une changement se dessine autour de son style vestimentaire. Il est plus discipliné et tente de faire des efforts. Sa tenue se compose de vêtements que porteraient un prince.
  1. Caractéristiques physiques des héros de Walt Disney

 
Ces princes ont tous été inventés par les producteurs de Walt Disney. Ils sont tous différents, que ce soit au niveau de leur nationalité, de leur couleur de cheveux ou des yeux, mais ils ont tous été créés sur un même modèle de prince charment. Ils ont tous des traits fins sur leur visage et une corpulence avantageuse. Ils sont aussi tous un style vestimentaire irréprochable ; ils sont vêtus de vêtements princiers ou guerriers. Ceci peut nous confirmer que la Bête n'est pas un héros comme les autres et peut donc être facilement confondu avec un méchant étant donné son physique disgracieux.
Les dessinateurs de Walt Disney se sont d'ailleurs principalement inspirés de célébrités pour dessiner les princes et les princesses des films de Disney. De nos jours, les célébrités sont ceux qui servent de référence quant aux physiques idéals.
 
Par exemple, Belle a été créée sur le modèle de Audrey Hepburn.
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Tom Cruise a inspiré la création du personnage d'Aladdin.

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En 1989, Alyssa Mylano, qui avait alors 16 ans, a servi de modèle pour le personnage d'Ariel, de La Petite Sirène.
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Peter Pan est inspiré du jeune acteur Bobby Driscoll.

Le personnage de la Bête n'a en aucun cas suivi l'exemple de ces héros. Les producteurs de Walt Disney lui ont donc volontairement donné une apparence déplaisante, ce qui a pour but de faire rentrer ce personnage dans la catégorie des méchants. En effet, dans les films de Walt Disney, le physique est essentiel puisqu'il est un des facteurs qui déterminent qui fait parti du bien et du mal.

Introduction


La Belle est la Bête est une histoire qui remonte à des siècles précédents le film de Walt Disney. Il a d'abord été écrit sous forme de conte. L'une de ses plus anciennes versions est celle d'Apulée, nommé « Amour ou Psyché » qui est un extrait de l'« Âne d'Or » ou « Les Métamorphorses ». Ce conte date du IIème siècle. Francesco Straparola en fît une version italienne au XVIème siècle, dont s'est inspiré Jeanne-Marie Le prince de Beaumont pour écrire sa version française en 1757. Cependant, ce conte est apparu en France pour la première fois grâce à Gabrielle-Suzanne De Villleneuve en 1740. La version la plus connue reste celle de Le prince de Beaumont où elle a supprimé une partie où Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l'origine royale de la Bête. C'est à partir de son conte que de nombreuses adaptations cinématographiques vont apparaître. L'adaptation de Walt Disney, produite en 1991, s'est appuyé en particulier sur le film de Jean Cocteau, datant de 1946. Le film de Walt Disney de La Belle et la Bête a été produit à la suite de La Petite Sirène qui avait fait un triomphe. Ils devaient donc assurer le renouveau dans les Studios Disney. Pour cela, en comparaison avec toutes les autres versions, ils ont éliminé des éléments, comme par exemple la famille de Belle, le cheval blanc et le trésor. Ils ont aussi introduit quelque chose de complètement nouveau : les objets vivants. Ils apportent à la fois de l'humour mais ils sont essentiels puisqu'ils permettent de faire avancer le scénario.
Les films de Walt Disney ont crée un univers, ils ont tous des similitudes et adoptent tous un monde merveilleux. Tout d'abord, ils s'inspirent beaucoup de la culture européenne étant donné qu'ils adaptent des contes célèbres comme ceux de Charles Perrault, ainsi que des mythes datant de l'antiquité. Ils respectent la structurent des contes, qui est constituée d'une situation initiale, d'un bouleversement de l'harmonie naturelle, des affrontements entre les bons et les méchants, une résolution de conflits et pour finir une situation finale. Les producteurs de Walt Disney utilise fréquemment des clichés et des stéréotypes qui s'accordent avec une « happy-end » toujours présentes. La morale tourne donc souvent autour d'une réussite malgré les obstacles.
Le monde de l'imaginaire est aussi reconnaissable par de nombreux objets symboliques qui existaient déjà dans les contes et qu'ils ont non seulement conservé mais aussi utilisé au centre de l'action. Ils permettent au jeune spectateur de comprendre la problématique proposée par l'histoire. Le message que ces objets envoient est perçu de façon universelle. Dans La Belle et la Bête, la rose rouge est un élément symbolique présent tout au long de l'histoire. L'objet a été bien choisi puisqu'une rose rouge symbolise l'amour et que dans l'histoire, elle représente le temps qu'a la Bête pour se faire aimer avant de ne plus pouvoir retrouver sa forme humaine. Dans ce Walt Disney, le monde merveilleux est aussi visible à travers le château où vit la Bête, ainsi que la forêt qui l'entoure, un élément fréquent dans les contes, les objets animés et le personnage de la Bête en lui-même. Ce monde se distingue de l'endroit où vit la Belle avec les personnages qui l'entoure. Ceci permet de ne pas confondre la vie féerique dans laquelle vit la Bête et le monde réel dans lequel vit la Belle. La présence d'une fée ou d'une représentation féerique dans chaque Walt Disney montre une nouvelle fois le monde merveilleux dans lequel sont plongés ces films.
Dans un premier temps, le physique de la Bête sera analysé pour montrer à quel point il n'a rien du physique type des autres héros de Walt Disney. Ainsi, nous nous poserons la question suivante : comment le physique d'un personnage peut déterminer son rôle et sa personnalité dans les films de Walt Disney ?

La deuxième partie portera sur le rôle méchant de la Bête ainsi que les actions qui nous poussent à le considérer comme tel. Seront ainsi explicitées les fonctions des personnages dans les contes. Ce personnage sera ensuite comparé avec les méchants types des films de Walt Disney. Nous en viendrons donc au véritable méchant de cette histoire et nous verrons comment les contes permettent de faire la différence entre le bien et le mal.

Finalement, la transformation de la Bête en héros sera expliquée ; à quel moment elle commence ? Qu'est ce qui le transforme ? Une fois que l'on peut déterminer qu'il est le héros de l'histoire, et non le méchant, nous pouvons appliquer le schéma narratif canonique en déterminant quelle est la quête qu'il doit poursuivre et comment il obtient son objet de valeur. Ainsi, intervient le rôle de la fée qui est présent dans chaque conte. Une analyse sera finalement faite au sujet de la morale véhiculée par cette histoire.

Corpus et Sommaire


Corpus
 
  • Gary Trousdale et Kirk Wise, La Belle et la Bête du vrai nom de Beauty and the Beast, Walt Disney, 1991.
  • La Belle et la Bête, Madame Le prince de Beaumont, 1757. URL : http://imaginez.net.free.fr/textes/beaumont/belleetbete.htm

Sommaire


Introduction

Problématique : Pourquoi le personnage de la Bête est-il considéré comme un héros différent des autres héros de Walt Disney ?
  1. Le physique de la Bête

A. Présentation de l'histoire
 
B. Description du physique de la Bête
  1. Création du physique de la Bête
  2. Caractéristiques physiques des méchants de Walt Disney
  3. Caractéristiques physiques des héros de Walt Disney
  1. Le rôle méchant attribué à la Bête

A. Création de la personnalité de la Bête
 
B. La méchanceté de la Bête à travers ses actions
 
C. Le véritable méchant de l'histoire : Gaston
 
D. L'importance des méchants dans les Walt Disney
  1. La transformation de la Bête

A. La Bête, de méchante à gentille
 
B. La quête du héros
  1. L'importance des fées dans les contes
  2. La mise à l'épreuve
  3. Les thèmes de l'amour et du mariage
C. Les Schémas narratifs canoniques
 
D. La métamorphose de la Bête

Conclusion

Bibliographie
 
Annexes